LYON – La police s’est déployée mardi matin dans le quartier sensible de La Duchère à Lyon, où trois policiers en patrouille ont essuyé des tirs lundi soir, suscitant une polémique sur la vidéosurveillance entre le ministre de l’Intérieur et le maire EELV Grégory Doucet.
Un nombre important de policiers, casqués et armés a été déployé jusqu’en fin de matinée à proximité de la fusillade qui n’a pas fait de blessés, sur un lieu connu comme un point de deal, a constaté l’AFP sur place.
Un policier en civil muni d’un détecteur de métaux balayait mardi matin le sol dans un espace vert au milieu des barres d’immeubles, sans doute à la recherche de douilles, selon un photographe et un journaliste reporter d’images de l’AFP.
En début de soirée, trois policiers de la brigade anti-criminalité (Bac) ont été pris pour cibles à l’occasion “d’une intervention de surveillance classique d’un point de deal” dans le quartier sensible de la Duchère, dans le 9e arrondissement, avait précisé le préfet Pascal Mailhos.
Mardi matin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déploré, en présentant un bilan sur la sécurité, l’absence de caméras de surveillance dans ce quartier lyonnais, assurant avoir adressé “trois fois” un courrier en ce sens au maire.
Ce dernier a répliqué mardi devant la presse que “60 caméras” étaient présentes et qu'”à l’exception de certaines poches, ça suffit pour couvrir l’ensemble du territoire”.
“Il n’a pas les bonnes infos le ministre (…) sur ce genre d’affaires, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation”, a-t-il taclé.
Lyon compte actuellement 571 caméras de vidéosurveillance ce qui, selon le maire, en fait “une des villes en France les mieux équipées”.
Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a pour sa part appelé le maire de Lyon a sortir “de son dogmatisme”, l’exhortant dans un communiqué à “accepter (sa) proposition de financer des caméras” dans le cadre d’un plan d’un million d’euros.
Le quartier de la Duchère, grand ensemble d’immeubles bâtis dans les années 60 connu pour abriter du trafic de drogue, avait été le théâtre d’une flambée de violences urbaines en mars après un accident de scooter dans lequel un adolescent de 13 ans avait été gravement blessé.
Des jeunes du quartier assuraient que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture et une source policière avaient formellement démenti.