ONU – Des experts des droits humains de l’ONU ont demandé jeudi la libération d’un adolescent cambodgien atteint d’autisme en détention provisoire pour avoir diffusé des messages jugés insultants envers des fonctionnaires.
“Nous demandons instamment au gouvernement cambodgien de le libérer et de veiller à ce que ses droits fondamentaux soient protégés”, a déclaré ce collectif de quatre experts dans un communiqué, déplorant que l’adolescent n’ait pas été assisté d’un avocat lors de son interrogatoire.
“Les mineurs handicapés, accusés d’avoir enfreint la loi, doivent être traités conformément à l’intérêt supérieur du mineur, et tout doit être fait pour qu’ils n’aillent pas en prison”.
Détenu depuis fin juin, l’adolescent de 16 ans risque deux ans de prison s’il est reconnu coupable.
“Cela fait plus de deux mois que je n’ai pas vu le visage de mon fils, ni entendu sa voix”, a déploré sa mère, Prum Chantha.
Il voulait juste défendre l’honneur de la famille après avoir été taxé de “fils de traître” sur les réseaux sociaux, a-t-elle ajouté.
Le père de l’adolescent était membre du Parti du sauvetage national du Cambodge, la principale force d’opposition du pays, dissoute en 2017. Il fait partie des plus de 150 opposants jugés à huis-clos depuis novembre 2020, accusés d’avoir comploté pour renverser le régime.
Le Premier ministre Hun Sen au pouvoir depuis 36 ans musèle toute opposition. Lors des dernières législatives de 2018, son parti a raflé l’intégralité des sièges au Parlement, des résultats vivement contestés.