Cuba – L’ancien chef du Parti et des forces armées est sorti de sa retraite pour sermonner une population prise par un vent de révolte. A 90 ans, le général d’armée Raul Castro n’aura profité que d’une courte retraite depuis qu’il a cédé ses fonctions de premier secrétaire du Parti communiste à la mi-avril. L’ancien chef de l’État est mobilisé pour répondre aux «provocations orchestrées par des éléments contre-révolutionnaires, organisées et financées par les États-Unis aux fins de déstabilisation», assure la Granma, le quotidien du Parti. Le retour de l’ex-patron des forces armées cubaines, très craint par la population, est un signal envoyé aux manifestants.
C’est aussi un signe de durcissement du régime adressé à la fois aux Cubains restés chez eux et une mise en garde des militaires aux ministres civils du gouvernement, qui pourraient être tentés de baisser la garde. Car si Fidel et Raul Castro faisaient peur, ce n’est pas le cas de Miguel Diaz-Canel, l’actuel président de Cuba.
Après trois jours d’affrontements, dont l’ampleur a diminué, La Havane a déployé d’importants effectifs militaires pour mater le soulèvement.