Paris – L’homme est entre la vie et la mort. Ce quadra, qui ne portait pas de masque, s’est précipité, armé d’un couteau, sur des policiers et criant « Allah Akbar ». Une enquête pour tentative d’homicide et apologie du terrorisme a été ouverte.
Lundi soir, juste avant minuit, à 23h47 exactement, quatre agents de la sûreté ferroviaire (la Suge), en patrouille gare Saint-Lazare, côté banlieue, entre les voies 20 et 21, au départ du train pour Pontoise (Val-d’Oise), contrôlent un usager pour « défaut de masque ». Le ton monte. L’homme les menace, sort un couteau et s’élance vers eux.
Deux des agents « effectuent une sortie d’arme, reculent », note le rapport de police, et tirent dans la direction de l’individu à plusieurs reprises. Touché au thorax, l’agresseur tombe sur les voies mais se relève et remonte sur les quais. Il se précipite alors sur les policiers en criant « Allahou akbar », « la France est dirigée par l’État islamique ». Les policiers font alors usage de leurs matraques et du gaz lacrymogène.
L’agresseur retombe sur les voies puis s’effondre. Les policiers récupèrent le couteau sur les quais. Les pompiers des casernes Blanche et Champerret arrivent. L’homme, entre la vie et la mort, touché à la main et aux poumons, est conduit d’urgence à l’hôpital européen Georges-Clémenceau (XVe). « Le pronostic vital du mis en cause est engagé à la suite des deux tirs effectués par les agents de la Suge », a précisé le parquet de Paris. Quatre tirs ont été recensés, trois l’ont atteint.
Sur les images des caméras de vidéosurveillance que les enquêteurs ont extraites, on voit « un individu qui sort un couteau et avance tout en menaçant l’équipage », confirme une source officielle.
Une enquête des chefs de tentative d’homicide volontaire sur personne chargée d’une mission de service public, apologie du terrorisme et violences avec arme a été ouverte, indique aussi le parquet. Et confiée au premier district de police judiciaire. L’agresseur, qui était porteur de sa carte d’identité, de nationalité française, âgée de 47 ans, serait connu des services de police pour des faits de violences, mais pas des services de renseignement.
La scène a été sanctuarisée. Les voies 20 et 21 ont été neutralisées par la SNCF. Les policiers de l’identité judiciaire, sur place, ont ratissé la scène et cherché les balles et les étuis sur les quais.
Les deux policiers, auteurs des coups de feu, qui revendiquent la légitime défense, devaient être entendus en audition libre par les enquêteurs de la police judiciaire, les autres collègues en tant que témoins. Un policier en civil qui n’était pas en service mais se trouvait à la gare devait également être entendu.