Burkina – Au moins treize civils, dont deux supplétifs de l’armée, ont été tués par des djihadistes présumés lors de deux attaques cette semaine dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris vendredi de sources locales.
“Dans la soirée du mercredi, des individus armés non identifiés ont mené une attaque armée contre le village d’Ankouna, dans la commune de Pensa”, a écrit le gouverneur de la région du Centre-Nord Casimir Segueda dans un communiqué.
“Cette attaque qui a visé la population civile a fait onze morts et un blessé. Plusieurs hangars du marché ont été incendiés”, a-t-il précisé.
Un élu local a expliqué que l’attaque a été “menée par plusieurs dizaines d’hommes lourdement armés et circulant à bord de motocyclettes”.
Toujours mercredi dans la même région, “vers 11h (GMT et locales) des individus armés ont également perpétré une autre attaque à Noaka, tuant deux volontaires” pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils engagés dans la lutte anti-djihadiste aux côtés des forces de sécurité, a indiqué la même source.
Formés en deux semaines, les VDP paient un lourd tribut à la lutte contre les djihadistes au Burkina Faso.
“Les terroristes y ont incendié des boutiques et des greniers après avoir effectué des tirs au sein du marché de Noaka”, a indiqué cet élu.
“Ces attaques ont occasionné des déplacements de populations fuyant leurs villages vers la ville de Kaya”, le chef-lieu de la région du Centre-Nord qui accueille la majorité des déplacés internes, a-t-il ajouté.
Selon le dernier point du Conseil national pour le secours d’urgence (Conasur), fin novembre, le Burkina Faso enregistrait plus de 1,5 millions de déplacés internes, dont 61% d’enfants.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
Malgré des opérations contre les groupes djihadistes, l’armée a du mal à contenir les violences qui ont fait plus de 2 000 morts en six ans.