Pour les amoureux de la littérature, la poésie représente une échappatoire de ce bas monde et une ode à la vie, à l’amour et au bonheur. Pour cela, le 21 mars de chaque année est dédié à la célébration de ce genre littéraire afin de faire vivre les amoureux des Lettres aux rythmes des rimes, des strophes et sonorités poétiques.
“Élaborée avec des mots, colorée par des images, composée suivant une métrique donnée, la poésie détient un pouvoir sans égal. Le pouvoir de nous rassembler, de nous unir autour des mêmes émotions, de nous permettre de nous échapper, même en période de confinement – jamais la poésie n’a été aussi précieuse que durant l’année qui vient de s’écouler”, lit-on dans le message de la Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Audrey Azoulay, à l’occasion de la Journée mondiale de la poésie.
“La poésie a le pouvoir de nous rappeler la beauté de ce qui nous entoure et la force de résistance de l’esprit humain”, ajoute Mme Azoulay, soulignant que “cette année, alors que nous célébrons le 50e anniversaire du Programme sur l’Homme et la biosphère, l’UNESCO rend hommage aux poètes passés et présents qui défendent la biodiversité et la conservation de la nature”.
“Si la protection de la biodiversité est un sujet de société récent, cela fait des milliers d’années que les poètes nous appellent à apprécier la beauté de la nature”, poursuit la DG de l’UNESCO, relevant que “l’amour, la mort et la nature sont sans doute les thèmes les plus récurrents de la poésie”.
En célébrant la poésie aujourd’hui, “nous célébrons notre capacité à nous unir pour défendre la biodiversité en tant que préoccupation commune de l’humanité” et partie intégrante du processus de développement international, conclut la DG de l’Unesco.
Approchées par la MAP, plusieurs personnes ont témoigné de leur attachement à la poésie et leurs poèmes préférés.
“J’ai lu beaucoup de poètes grâce à une enseignante dévouée qui nous a permis de découvrir, au collège, des poèmes “lisibles” de Baudelaire. Depuis, j’ai continué de lire des poètes appartenant à différentes aires culturelles”, confie à la MAP, Khalid Zekri, professeur-chercheur en littérature comparée et sciences sociales. “La poésie, qui est au fond suggestive, se caractérise par la précision dans la désignation des choses, des sensations, des émotions… On saisit un vers ou une strophe ou un poème entier dans des situations particulières, pas à n’importe quel moment. Surtout pas par l’intermédiaire d’un commentaire technique”.
Pour Soumaya, la poésie est une oxygénation, une occasion de déguster les mots et de changer d’aire et d’ère. “En lisant un poème, je me trouve dans des contextes spatio-temporels différents. Tantôt à Jérusalem des années 1990 avec Mahmoud Darwich, tantôt dans une Tunisie qui aspire à l’indépendance avec Aboulkacem Chebbi ou dans une France du 19ème siècle d’un Alphonse Lamartine révolté et romantique”, confesse-t-elle.
“J’étais émerveillée par la poésie depuis ma petite enfance. A cette époque, je considérais les poèmes comme une source de sagesse, d’enseignements et de leçons de vie. Cet avis n’était pas fortuit puisque mes parents nous répétaient certains vers d’Abou Attayib Al Motanabbi ou de cheikh Al Bossairi pour nous transmettre des messages sur les comportements à adopter et les valeurs humaines”, a dit cette quadra vive et joyeuse.
Et d’ajouter, “Au fil des années, la lecture des poèmes était pour moi un voyage dans le temps et dans l’espace et une porte d’ouverture sur d’autres cultures. Qu’ils soient romantiques, réalistes, humanistes ou surréalistes,…Tous les poètes pour lesquels j’ai lu m’ont inspiré, marqué mon vécu et surtout ma vie émotionnelle”.
“Je leur enviais et je leur envie toujours cette liberté d’exprimer leurs sentiments (positifs ou négatifs) sans façon et sans complexe, tout en restant élégants et éloquents”, a-t-elle témoigné.
Son poème préféré est celui de la poétesse mystique Rabiâa Al-Adawiyya : “Je T’aime de deux amours: l’un, tout entier d’aimer, L’autre par ce que tu es digne d’être aimé. Le premier, c’est le souci de me souvenir de Toi, De me dépouiller de tout ce qui est autre que Toi”.
Dans le même élan, Saâd souligne que “la poésie est le faîte de la noblesse artistique et littéraire. Le choix des mots et leur usage au bon endroit font évader, celui qui aime et sait lire, vers un monde de lyrisme épique.. à mille lieues du nôtre”.
Pour lui, le poème Les hommes creux (The Hollow Men) de T.S Eliot est son préféré : “Entre la conception et la création, Entre l’émotion et la réponse, Tombe l’ombre”.
“En célébrant la Journée mondiale de la poésie le 21 mars, l’UNESCO reconnaît la capacité unique de la poésie à refléter l’esprit créatif des individus, lit-on sur le Site Web de l’ONU, ajoutant que la poésie réaffirme notre humanité commune en prouvant que les individus, partout dans le monde, partagent les mêmes questions et sentiments. La poésie est le pilier de la tradition orale et, au fil des siècles, a démontré à quel point elle peut communiquer les valeurs les plus profondes de diverses cultures.