Covid-19: nouveau record de contaminations en Inde, en proie à un nouveau variant

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L’Inde a enregistré un nouveau record de contaminations au Covid-19 avec 273 810 cas confirmés en 24 heures, d’après les données publiées lundi. Un nouveau confinement d’une semaine a été annoncé dans la capitale New Delhi, qui connaît à présent le plus fort taux de contamination du pays.

Nouveau record de contaminations au Covid-19 en Inde. Alors que le pays fait face à une nouvelle vague de coronavirus qui semble frapper davantage de jeunes, 273 810 nouveaux cas confirmés ont été enregistrés sur une journée, selon les données officielles publiées lundi 19 avril, soit un record depuis le début de l’épidémie qui porte à plus de 15 millions le nombre total d’infections dans le pays.

Le ministère de la Santé a aussi fait état de 1619 décès supplémentaires liés au Covid-19, là aussi un record quotidien depuis le début de la crise sanitaire, pour un bilan de 178 769 morts.

L’épidémie flambe en particulier à New Delhi, la capitale de 20 millions d’habitants, où les hôpitaux manquent d’oxygène et de médicaments : la ville connaît à présent le plus fort taux de contamination du pays, a déploré le chef du gouvernement local Arvind Kejriwal.

Les autorités de la ville vont imposer à partir de lundi soir aux habitants un confinement d’une semaine pour tenter de contenir la flambée de cas et de faire retomber la pression sur les hôpitaux. “Si nous n’imposons pas maintenant un confinement, nous allons au devant d’une catastrophe encore plus grande. Un confinement va débuter ce soir, jusque lundi prochain”, a annoncé Arvind Kejriwal.

Cette vague sembler toucher plus de jeunes que les précédentes. Selon le chef du gouvernement local à New Delhi, 65 % des nouveaux patients ont moins de 45 ans.

À l’hôpital P.D. Hinduja National de Bombay, où il est consultant, Khusrav Bajan constate également l’hospitalisation “d’enfants avec des symptômes”. “L’an dernier, il n’y avait pratiquement pas d’enfants”, dit-il.

Dans l’État du Gujarat, le pneumologue Amit Dave décrit “une sévérité accrue” des symptômes touchant les poumons, le cœur et les reins, pour les patients jeunes. Un hôpital du Gujarat a mis en place le premier service pédiatrique de coronavirus de l’État.

Nouveau variant 

Tanu Dogra, 28 ans, travaille dans l’édition à New Delhi et a passé une semaine clouée au lit après avoir été testée positive en mars.

“Sur toute l’année écoulée, je n’avais pas vu une augmentation de cas comme celle à laquelle j’ai assisté cette dernière semaine”, raconte-t-elle à l’AFP. “Tout le monde sur ma timeline, sur mon compte Whatsapp, s’envoie des messages frénétiques parce qu’ils ont tous été testés positif”.

L’explication réside peut-être dans la circulation d’un nouveau variant, qui représente 60 % des échantillons prélevés dans l’État du Maharashtra, où se trouve Bombay, la capitale économique de l’Inde, qui avait déjà imposé un confinement les week-ends et un couvre-feu nocturne.

Les experts estiment que davantage de données sont nécessaires. “Le séquençage renseignera sur le mutant qui émerge”, avance le virologue Shahid Jameel. “Mais cela n’enlève rien à tout ce qu’il faut faire par ailleurs, c’est-à-dire porter un masque et éviter les lieux bondés”.

L’État du Gujarat (ouest), comme celui du Karnataka (sud) et sa capitale Bangalore, ont également restreint les déplacements. L’Uttar Pradesh a imposé un confinement d’une journée dimanche à ses 240 millions d’habitants.

Pèlerinage et élections autorisés 

L’État d’Uttarakhand (nord) a interdit les rassemblements de plus de 200 personnes, tout en faisant une exception pour le pèlerinage hindou de Kumbh Mela, qui draine des foules de plusieurs millions de personnes sur les rives du Gange.

Les festivités religieuses à l’occasion de ce pèlerinage ont attiré depuis janvier à Haridwar 25 millions de personnes, dont 4,6 millions cette semaine, la plupart des fidèles ignorant les gestes barrières.

Plus de 1600 personnes ont été testées positives parmi les foules de pèlerins à Haridwar en seulement trois jours.

Outre les fêtes religieuses, les rassemblements politiques font redouter une propagation galopante de l’épidémie.

Des élections régionales ont eu lieu dans l’État du Bengale Occidental, dans le nord-est de l’Inde, où les électeurs se sont pressés dans de longues files d’attente devant les bureaux de vote, ou dans les immenses rassemblements organisés par les partis politiques.

Par ailleurs, la visite officielle du Premier ministre britannique, Boris Johnson, prévue fin avril en Inde – sa première visite bilatérale majeure à l’étranger – a été annulée en raison de l’aggravation de la pandémie, a indiqué Downing Street, lundi dans un communiqué.

“Au vu de la situation actuelle en termes de coronavirus, le Premier ministre Boris Johnson ne pourra pas se rendre en Inde la semaine prochaine”, selon la même source. Il s’entretiendra à la place avec son homologue indien Narendra Modi “plus tard ce mois-ci” au sujet de l'”ambitieux” partenariat que les deux pays veulent lancer.

Appels à l’aide

Les hôpitaux indiens, confrontés à une pénurie d’oxygène, prescrivent des médicaments comme l’antiviral Remdesivir, obligeant les familles à payer des prix exorbitants au marché noir.

Des récits poignants ou des appels à l’aide pour un proche ayant besoin d’une prise en charge pour le Covid-19 à l’hôpital étaient publiés sur les réseaux sociaux.

L’ambition de l’Inde de vacciner l’ensemble de sa population se heurte notamment à l’insuffisance des stocks. Seules 117 millions de doses ont été administrées jusqu’à présent et les réserves diminuent, selon des autorités locales.

france24

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