La marine indonésienne a entamé des recherches, mercredi, après avoir perdu le contact avec un sous-marin avec 53 hommes à son bord au large de Bali, où une nappe d’hydrocarbures a été repérée.
Un sous-marin disparu des écrans radars. La marine indonésienne a lancé, mercredi 21 avril, des recherches après avoir perdu le contact avec le navire et les 53 hommes à son bord au large de Bali. Une nappe d’hydrocarbures a été repérée dans la zone où le dernier signal envoyé par le submersible avait été enregistré, a annoncé mercredi soir le ministère indonésien de la Défense.
“Vers 7 h, les recherches par hélicoptère ont permis de découvrir une nappe d’hydrocarbures à la position où le sous-marin a plongé”, a déclaré le ministère dans un communiqué.
Le submersible, le KRI Nanggala 402, devait participer à des manœuvres incluant le tir de torpilles. Il avait demandé l’autorisation de plonger tôt mercredi matin, vers trois heures (19 h GMT). “Après transmission de l’autorisation, le sous-marin a perdu le contact et n’a pas pu être joint”, a précisé le ministère de la Défense.
Aide de plusieurs pays
Jakarta a envoyé des navires de guerre dans la zone et demandé une assistance à des marines de la région. “Plusieurs pays ont répondu et sont prêts à apporter leur aide, dont Singapour, l’Australie et l’Inde”, a assuré le ministère.
Le submersible pourrait se trouver à une profondeur de 700 mètres, au nord de l’île de Bali, a déclaré à l’AFP le commandant des forces armées indonésiennes, Hadi Tjahjanto.
Un tel bâtiment peut descendre en-dessous de 250 mètres, “un coefficient de sécurité imposé pour la durée de vie du sous-marin”, a expliqué à l’AFP un vice-amiral français, Antoine Beaussant. Mais “s’il est posé à 700 mètres, il y a toutes les chances pour qu’il soit cassé”, a-t-il ajouté.
La marine indonésienne, qui cherchait ces dernières années à renforcer ses capacités sous-marines, dispose d’une flotte de cinq submersibles au total, de construction allemande et sud-coréenne.
Le KRI Nanggala 402 a été construit en Allemagne en 1978, selon un site internet gouvernemental, et a été modernisé par la suite. C’est un sous-marin à propulsion diesel. L’Indonésie n’avait auparavant encore jamais subi d’incidents graves liés à ses submersibles mais plusieurs autres pays ont été frappés par des accidents de sous-marins meurtriers dans le passé.
Les précédents du Koursk, du San Juan et de La Minerve
En 2000, le sous-marin à propulsion nucléaire Koursk, le fleuron de la flotte russe du Nord, a sombré au cours de manœuvres en mer de Barents (nord-ouest de la Russie), entraînant la mort des 118 membres de son équipage. Une des torpilles avait explosé, provoquant la destruction du stock entier de munitions et envoyant le bâtiment par 110 mètres de fond. Vingt-trois marins avaient survécu à la déflagration mais ont péri faute d’avoir été secourus à temps.
En 2017, le sous-marin de la flotte argentine San Juan, avec 44 marins à son bord, a disparu à quelque 400 kilomètres de la côte argentine. Une explosion sous-marine avait été enregistrée à proximité de sa dernière position.
En 2019, l’épave du sous-marin La Minerve, qui avait sombré en 1968 avec 52 hommes à son bord, a été retrouvée en Méditerranée. Ce submersible de la marine française, qui effectuait des manœuvres à une trentaine de kilomètres au large de Toulon (sud-est de la France), avait coulé en quatre minutes seulement et s’était brisé sur le fond marin pour des raisons qui n’ont pas été établies à ce jour.