Rishi Sunak peut-être Premier ministre britannique dès lundi soir

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Rishi Sunak

Rishi Sunak peut-être Premier ministre britannique dès lundi soir – L’ancien ministre des Finances britannique Rishi Sunak apparaît en position de force pour devenir, peut-être dès lundi, le nouveau Premier ministre britannique à la place de Liz Truss, après l’abandon spectaculaire de Boris Johnson.

M. Johnson, dont la candidature divisait profondément son parti conservateur, a affirmé dimanche soir dans un communiqué qu’il avait les 100 soutiens nécessaires pour se présenter, mais qu’il y avait renoncé, en raison des divisions dans la formation de droite.

“Ces derniers jours, je suis arrivé à la triste conclusion que ce ne serait simplement pas la bonne chose à faire. Vous ne pouvez pas gouverner efficacement si vous n’avez pas un parti uni au parlement” a ajouté l’ancien chef de gouvernement, qui avait quitté Downing Street début septembre, après un trop plein de scandales.

Il était rentré samedi de vacances dans les Caraïbes, pour s’assurer des 100 soutiens de députés nécessaires pour se présenter. Il a affirmé qu’il en avait obtenu 102.

Ce retrait ouvre la voie à la nomination à Downing Street de Rishi Sunak, 42 ans, candidat malheureux cet été contre Liz Truss, Première ministre éphémère qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir.

Au cours d’un intense week-end de tractations, M. Sunak a annoncé dimanche sa candidature. “Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays”, a-t-il déclaré sur Twitter, promettant “intégrité, professionnalisme et responsabilité”.

Lundi 24 octobre

– 14H00 (13H00 GMT): heure limite pour avoir obtenu 100 soutiens de députés conservateurs et pouvoir ainsi être officiellement candidat.

– Dans l’après-midi, si deux candidats ont obtenu les 100 soutiens nécessaires, vote indicatif des députés sur leur candidat préféré, une mesure qui n’existait pas cet été, quand les membres du parti avaient voté Liz Truss alors que les députés préféraient Rishi Sunak.

Cette étape laisse toute latitude à celui qui serait le moins bien placé pour se désister.

S’il ne reste qu’un candidat, il sera nommé immédiatement.

Dans l’hypothèse où les deux candidats se maintiendraient après le vote des députés, il reviendra aux 170.000 membres du parti conservateur de les départager et de choisir le nouveau chef du gouvernement.

Vendredi 28 octobre

Fin du vote en ligne des adhérents à 11H00 locales (10H00 GMT) avec l’annonce du résultat un peu plus tard dans la journée.

Mordaunt s’accroche 

Il est pour l’instant le seul candidat ayant les 100 soutiens nécessaires. L’autre candidate, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin. Il lui reste lundi matin pour y arriver, une tâche qui semble difficile. Elle a fait savoir dimanche soir qu’elle restait dans la course, se présentant comme celle qui pouvait unir le parti.

Si elle obtient les soutiens nécessaires et se maintient malgré l’avance de son rival, les adhérents devront les départager par un vote en ligne d’ici à vendredi.

Sinon, Rishi Sunak pourrait être nommé Premier ministre dès lundi soir, le cinquième depuis le référendum du Brexit de 2016, qui a ouvert une page de turbulences économiques et politiques au Royaume-Uni. Ce petit-fils d’immigrés indiens serait alors le premier non blanc à ce poste dans le pays.

“Nous serons toujours reconnaissants” à Boris Johnson, a-t-il déclaré dimanche soir sur Twitter, rappelant que son ancien patron, avec lequel il était à couteaux tirés depuis des mois, avait été l’homme du Brexit, celui de la mise en place à grande échelle d’une campagne de vaccination contre la Covid, et avait dirigé le pays durant “certains de ses défis les plus difficiles”. Il a aussi mentionné son soutien à l’Ukraine depuis l’invasion de la Russie.

Parcours de l’élite 

Rishi Sunak a été élu député du Yorkshire (nord de l’Angleterre) en 2015. A peine cinq ans plus tard, il accède à 39 ans au poste très convoité de ministre des Finances, peu avant le début de la pandémie.

Ce partisan du Brexit de la première heure a gagné en popularité en distribuant des milliards de livres d’aides publiques pendant la pandémie de Covid-19.

Mais sa fortune, amassée lors de sa carrière dans la finance et via son mariage avec Akshata Murty, fille d’un multimilliardaire indien, indispose parfois, alors que les Britanniques se serrent la ceinture.

Face à ces critiques, ce fan de la saga Star Wars raconte volontiers son histoire familiale, une success story comme les conservateurs les aiment.

Né le 12 mai 1980 à Southampton, sur la côte sud de l’Angleterre, Rishi Sunak est l’aîné de trois enfants et le fils d’un médecin généraliste du système de santé public et d’une pharmacienne. Nés en Inde ou d’origine indienne, ses grands-parents ont émigré d’Afrique orientale vers le Royaume-Uni dans les années 1960.

“Ma famille a émigré ici il y 60 ans. (Ma mère) tenait la pharmacie locale de Southampton. C’est là que j’ai grandi, dans la boutique, livrant les médicaments. J’ai travaillé comme serveur au restaurant indien au bout de la rue”, a-t-il raconté lors de la dernière campagne pour le leadership. “Je suis ici grâce au dur labeur, au sacrifice et à l’amour de mes parents”.

Rishi Sunak a cependant très vite accédé à l’élite en fréquentant le Winchester College, un très chic pensionnat pour garçons. Il a ensuite étudié la politique, la philosophie et l’économie dans les prestigieuses universités d’Oxford, en Angleterre, et de Stanford, aux Etats-Unis.

Avant d’entrer en politique, il a travaillé dans la finance, en particulier chez Goldman Sachs, et fondé sa propre société d’investissement.

Ce père de deux filles a prêté serment sur la Bhagavad Gita, un texte sanskrit considéré comme l’un des écrits fondamentaux de l’hindouisme, quand il a été élu député en 2015.

Johnson prend date 

Toujours sûr de lui, M. Johnson, 58 ans, s’est lui dit convaincu qu’il aurait eu, s’il avait choisi d’être candidat,  “une bonne chance (…) de retourner à Downing Street”, dont il avait démissionné en juillet, poussé dehors par des dizaines de démissions dans son gouvernement, dont celle de M. Sunak.

Il s’est dit aussi “bien placé” pour mener son camp lors des prochaines législatives prévues dans deux ans.

Même s’ils ne le soutiennent pas, de nombreux députés conservateurs ont pris soin de professer leur affection pour Boris Johnson, éternel optimiste qui reste populaire auprès de la base du parti.

Mais pour beaucoup, y compris dans son camp, il est trop controversé pour revenir au pouvoir. D’autant qu’il fait toujours l’objet d’une enquête parlementaire, qui doit démarrer prochainement, pour établir s’il a menti au parlement sur le “partygate”, ces fêtes illégales à Downing Street durant le confinement anti-Covid.

Rishi Sunak, gardien de l’orthodoxie budgétaire et bourreau de travail, leur apparaît comme un meilleur choix alors que le pays traverse une grave crise économique et sociale, encore aggravée par les errements calamiteux de Liz Truss qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.

M. Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss.

Arabnews

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